Augmenter le capital d’une entreprise est une démarche stratégique qui permet de renforcer ses fonds propres. Cette opération peut intervenir pour financer une expansion, intégrer de nouveaux associés ou répondre à des besoins de trésorerie. Bien qu’elle soit couramment utilisée, elle requiert une compréhension fine des mécanismes et des obligations légales qu’elle implique. Pour un entrepreneur, il est indispensable de bien évaluer les enjeux de l’augmentation de capital avant de l’envisager, car elle modifie la structure actionnariale et peut influer sur la gouvernance de l’entreprise. Entre démarches administratives, prises de décisions en assemblée générale et vérification des statuts, l’augmentation de capital constitue un processus exigeant, mais porteur de nouvelles opportunités. Voici un guide complet pour aborder sereinement cette étape indispensable en 2024.

Définition et fonctionnement de l’augmentation de capital

L’augmentation de capital consiste à augmenter le montant des fonds propres d’une société, généralement en émettant de nouvelles actions ou en incorporant des réserves.

Cette opération permet de financer des projets de développement ou d’améliorer la structure financière de l’entreprise.
Elle peut prendre deux formes principales : l’apport en numéraire et l’apport en nature.

Les apports en numéraire correspondent à des sommes d’argent injectées dans l’entreprise par des associés ou des investisseurs extérieurs.
Ces liquidités permettent à la société de bénéficier immédiatement de nouveaux capitaux, qui serviront à financer ses besoins de développement.

Quant aux apports en nature, ils concernent les biens non monétaires tels que des immeubles, des brevets ou des fonds de commerce. Ils peuvent être apportés par des associés déjà présents ou par de nouveaux investisseurs souhaitant intégrer la société.

L’augmentation de capital implique des décisions collectives prises en assemblée générale. Cette dernière doit valider la proposition d’augmentation et définir les modalités de souscription. L’opération nécessite aussi la modification des statuts de l’entreprise, ce qui en fait un processus formel et rigoureux.

Conditions nécessaires

Avant de procéder à une augmentation de capital, plusieurs étapes préliminaires sont indispensables. Tout d’abord, seuls les associés de l’entreprise ainsi que certains tiers peuvent participer à cette opération.

De plus, si un repreneur souhaite entrer au capital de l’entreprise, il doit vérifier attentivement les statuts de la société.
Dans certains cas, les associés en place bénéficient d’un droit préférentiel de souscription, leur permettant d’acquérir prioritairement les nouvelles parts sociales.

Le repreneur devra s’assurer que les associés ont renoncé à ce droit, qu’il s’agisse d’une renonciation individuelle ou collective.

Il est aussi nécessaire de vérifier les clauses d’agrément, qui peuvent imposer l’approbation de l’entrée de nouveaux associés par une assemblée générale. Cela s’applique également lors du rachat de parts sociales, lorsque l’entrée d’un nouvel associé doit être formellement validée.

Enfin, si le repreneur utilise des fonds communs (biens partagés avec son conjoint) pour financer son entrée dans le capital, son conjoint pourra potentiellement revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts acquises.
La transparence sur l’origine des fonds devient donc primordiale pour éviter tout litige.

Modalités d’application de l’augmentation de capital

Il existe plusieurs moyens d’augmenter le capital dont l’apport en numéraire et l’apport en nature.

Apport en numéraire

L’augmentation de capital par apport en numéraire consiste à injecter des liquidités dans l’entreprise. Cette opération est fréquente lorsqu’une société souhaite accueillir de nouveaux investisseurs ou renforcer ses fonds propres.

Avant de pouvoir réaliser cette opération, il est impératif que le capital social initial de l’entreprise soit libéré, c’est-à-dire que chaque associé ait effectivement versé sa part.

Le processus commence par la convocation d’une assemblée générale extraordinaire (AGE). Le dirigeant de l’entreprise réunit les associés pour discuter de l’augmentation de capital et définir les modalités de l’opération.

Si l’AGE valide cette décision, les fonds doivent être versés dans un délai de huit jours sur un compte bancaire, chez un notaire ou à la Caisse des dépôts. Un certificat attestant du dépôt des fonds est alors remis au représentant légal de l’entreprise.

L’augmentation de capital se matérialise par la création de nouvelles actions, ayant une valeur nominale identique aux actions déjà existantes.

Le prix d’émission des nouvelles actions doit être en adéquation avec la valeur de marché, souvent légèrement en deçà des dernières cotations.
La différence entre la valeur nominale et le prix d’émission constitue la prime d’émission, qui doit être versée lors de la souscription.

Apport en nature

Les apports en nature concernent les biens non monétaires qui sont intégrés au capital social de l’entreprise.

Il peut s’agir de biens immobiliers, de fonds de commerce, de brevets ou de tout autre actif matériel ou immatériel.
Cette forme d’augmentation de capital ne nécessite pas nécessairement que le capital social initial soit libéré, mais elle implique la nomination d’un commissaire aux apports.

Ce commissaire, désigné par le tribunal de commerce, est chargé d’évaluer la valeur des biens apportés et de garantir qu’ils correspondent à la valeur mentionnée lors de l’assemblée générale.

Un rapport détaillé doit être remis au dirigeant de l’entreprise, au moins huit jours avant la tenue de l’AGE qui validera l’augmentation de capital.

Voici ce qu’il faut retenir lors d’une augmentation de capital :

  • Droit préférentiel de souscription : privilège accordé aux associés existants pour souscrire en priorité aux nouvelles parts
  • Commissaire aux apports : expert chargé de l’évaluation des apports en nature pour garantir leur justesse
  • Assemblées générales extraordinaires (AGE) : réunions clés pour valider l’augmentation de capital.
  • Libération du capital : Obligation de verser effectivement les fonds promis avant toute nouvelle augmentation
  • Prime d’émission : différence entre la valeur nominale de l’action et son prix d’émission sur le marché

Étapes clés d’une augmentation de capital

Les étapes majeures d’une augmentation de capital sont celles-ci :

Étape Description Parties impliquées
Vérification des statuts Identification des droits préférentiels et des modalités d’agrément Associés, repreneur
Convocation de l’AGE Réunion pour valider la décision d’augmentation de capital Dirigeant, associés
Libération du capital Versement effectif des fonds sur le compte de l’entreprise Associés, investisseurs
Rapport du commissaire aux apports Évaluation des biens apportés pour une augmentation de capital en nature Commissaire aux apports, tribunal
Validation finale Confirmation de l’augmentation lors d’une seconde AGE Dirigeant, associés

L’augmentation de capital, qu’elle soit réalisée par apport en numéraire ou en nature, reste une opération complexe mais stratégique. Elle permet de consolider la position financière de l’entreprise tout en ouvrant de nouvelles perspectives de développement.