Le Comité Social et Économique (CSE) est aujourd’hui une composante importante dans la structure sociale de l’entreprise en France. Mis en place par les ordonnances de 2017, il joue un rôle pivot dans la représentation des salariés et dans le dialogue social entre employés et employeurs. Destiné aux entreprises de taille significative, le CSE s’avère un partenaire fondamental pour la bonne gestion des ressources humaines, surtout dans des contextes de changements organisationnels. Pour les entrepreneurs, comprendre le fonctionnement du CSE est nécessaire afin de concilier performance et bien-être au travail.

Définition et missions du Comité Social et Économique

Le CSE, Comité Social et Économique, est l’instance qui représente le personnel auprès de l’employeur. Sa mission principale consiste à permettre un dialogue transparent et continu au sujet des conditions de travail, des mesures relatives à la sécurité, ainsi que des choix économiques impactant le personnel.

Conformément à l’article L2312-8 du Code du travail, le CSE doit être consulté en amont de toutes décisions stratégiques touchant les conditions de travail ou la sécurité des salariés.

En pratique, cela signifie que le CSE intervient dans plusieurs domaines : la gestion des ressources humaines, les mesures économiques majeures, ainsi que l’introduction de nouvelles technologies.

Son action vise à garantir que l’ensemble des salariés soit informé et, le cas échéant, qu’il puisse peser sur les décisions cruciales de l’entreprise.

Attributions variées du CSE

Le rôle du CSE est modulé en fonction de la taille de l’entreprise : dans les structures entre 11 et 49 salariés, les attributions sont relativement limitées : elles se cantonnent principalement aux missions qui incombaient autrefois aux délégués du personnel.

Attributions dans toutes les entreprises

Quel que soit le nombre de salariés, le CSE est investi de plusieurs prérogatives visant à défendre les intérêts des salariés.

Parmi ses missions, on retrouve :

  • Transmettre les revendications des salariés concernant les questions de rémunération, de conditions de travail et de sécurité au travail
  • Contrôler le respect par l’employeur des obligations légales et conventionnelles, telles que le Code du travail
  • Mener des enquêtes en cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles
  • Exercer un droit d’alerte en cas de danger grave et imminent ou de non-respect des droits des salariés

Dans les entreprises de plus de 50 salariés

Pour les entreprises ayant un effectif d’au moins 50 salariés, le CSE dispose de compétences élargies, notamment sur le plan économique.

Le CSE est informé et consulté sur l’évolution économique et financière de l’entreprise, la gestion de l’organisation du travail et l’introduction de nouvelles techniques de production. Les consultations portent également sur les mesures ayant un impact sur le volume ou la structure des effectifs.

Ces compétences s’étendent également à l’organisation de la formation professionnelle. Le CSE devient ainsi un interlocuteur essentiel dans la politique de ressources humaines, prenant part aux décisions qui structurent l’évolution des compétences au sein de l’entreprise.

La composition du CSE

Le CSE est composé de l’employeur, qui en est le président, et d’une délégation du personnel élue. Le nombre de membres varie selon le nombre de salariés dans l’entreprise, comme illustré dans le tableau ci-dessous :

Nombre de salariés Nombre de titulaires
11 à 24 1 titulaire
25 à 49 2 titulaires
50 à 74 4 titulaires
150 à 174 8 titulaires
1250 à 1499 18 titulaires
Plus de 10 000 35 titulaires

Dans les entreprises de moins de 300 salariés, le délégué syndical est membre de droit du CSE, tandis que pour les plus grandes entreprises, chaque syndicat représentatif peut désigner un représentant.

Aux réunions relatives à la santé, la sécurité et aux conditions de travail, le médecin du travail et le responsable sécurité participent également, garantissant une meilleure prise en compte des enjeux de protection des salariés.

La présidence du CSE

L’employeur, ou un représentant désigné par lui, préside le CSE. Ce dernier est assisté de collaborateurs à titre consultatif. Le comité désigne aussi, parmi ses membres titulaires, un secrétaire et un trésorier. Leur rôle est essentiel pour assurer le bon fonctionnement des réunions et la gestion des budgets alloués aux activités sociales et culturelles.

L’élection des membres du CSE

L’élection des membres du CSE est organisée par l’employeur et se tient tous les quatre ans, même si un accord collectif peut ramener cette durée entre deux et quatre ans.

Les salariés doivent être informés au moins 90 jours avant la tenue des élections, et l’employeur doit veiller à ce que le processus soit transparent et équitable.

Le vote peut se faire sur papier ou par voie électronique. La parité hommes/femmes est également un impératif, garantissant une représentation équilibrée au sein de l’instance.

L’introduction du Comité Social et Économique dans les entreprises ne se limite pas à une obligation légale.
C’est une opportunité pour structurer un dialogue social qui profite à la fois aux salariés et à l’entreprise, dans une optique d’amélioration continue des conditions de travail et de compétitivité économique.